En retour de mon amour, ils ont été mes adversaires ; mais moi, je me suis adonné à la prière. Psaume 109, 4.

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nuages

4, 5, 6, 7 juillet

Le Christ (a) offert, avec des grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort. Hébreux 5, 5 - 7

Dormez dorénavant et reposez-vous ; il suffit, l'heure est venue ; voici, le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. Marc 14, 41

Ce n'est pas un ennemi qui m'a outragé ... mais c'est toi, un homme comme moi, mon conseiller et mon ami. Psaume 55, 12 & 13

Ils mirent alors les mains sur lui (Jésus) et se saisirent de lui. Marc 14, 46

Il a été amené comme un agneau à la boucherie. Esaïe 53, 7

Sur le mont des Oliviers

Suivons en pensée le petit groupe qui sort de la ville et traverse le torrent du Cédron ; ne sommes-nous pas saisis d'une intense émotion ? Notre Sauveur "commença à être saisi d'effroi et fort angoissé. Et il ... dit : Mon âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort" (v. 33, 34).

La narration des évangiles est sobre. Mais le livre des Psaumes contient bien des expressions par Jésus à l'approche de la croix (Psaumes 69, 102, ... ).Combien il a été sensible à tout ce que la haine des hommes qu'il venait sauver allait inventer pour le faire souffrir ! Outre les souffrances physiques de la crucifixion, il allait connaître l'ingratitude et la cruauté de ses créatures. Mais plus que toute autre douleur, il entrevoyait les trois heures terribles où son Dieu allait lui être caché. Parfaitement saint et pur, il ne pouvait qu'être "saisi d'effroi" à la perspective d'être "fait péché pour nous" (2 Corinthiens 5, 21).

Le jardin des oliviers Devançant ses disciples, Jésus est allé plus loin, à la distance d'un jet de pierre (Luc 22, 41). Il y a toujours une distance entre le croyant et son Seigneur, même lorsqu'une communion intime l'unit à lui. Dans une ardent supplication, il se prosterne et demande que l'heure de la croix passe loin de lui, mais en ajoutant : "S'il était possible". Mais ce n'était pas possible, car comment le pardon aurait-il pu nous être accordé si Jésus n'en avait pas payé le prix ?

Revenant vers ses trois amis, Jésus les trouve endormis. Luc précise : "endormis de tristesse" (22, 45). Il était vraiment seul en ces moments d'intense douleur. Ainsi se réalise la parole prophétique : "J'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y a eu personne ... et des consolateurs, mais je n'en ai pas trouvé" (Psaume 69, 20).

Tout l'amour de notre Sauveur s'exprime dans les paroles adressées à ses disciples, citées en tête de ce feuillet. Le combat qu'il vient de soutenir dans la prière a pris fin par son acceptation sans réserve de la volonté de son Père, accompagnée d'une confiance totale. L'heure était venue, cette heure dont il a souvent parlé ; c'est l'heure de la croix, celle du jugement de Dieu contre le péché, mais aussi celle de notre salut.

Invitant ses disciples à se lever, Jésus ajoute : "Allons". Il ira seul jusqu'au bout, mais les siens ne doivent pas rester là. Il sait qu'ils ne pourront pas le suivre, mais il sait aussi qu'il les rejoindra au soir de sa résurrection. N'en est-il pas ainsi pour nous ? Jésus est ressuscité. Si nous pouvons contempler notre Sauveur et Seigneur dans son chemin de douleur en rappelant sa mort sur la croix, levons aussi les yeux de la foi pour le voir là où il se trouve maintenant, assis à la droite de Dieu son Père. Notre christianisme sera plus vivant et plus heureux.

Les phases finales de l'histoire de Judas se précipitent dramatiquement. L'évangile nous apprend qu'ayant été désigné par Jésus lors du repas de la Pâque, Judas sortit aussitôt (Jean 13, 30). Notre texte précise qu'aussitôt Judas se trouve là (v. 43). Le prophète avait annoncé : "Leurs pieds courent au mal, et se hâtent pour verser le sang innocent" (Esaïe 59, 7). Le traître arrive donc avec une foule armée d'épées et de bâtons. Ils vont mettre les mains sur leur Créateur, leur Messie rejeté. C'est vraiment l'heure de l'homme et le pouvoir des ténèbres (Luc 22, 53).

Que dire du signe donné par Judas, et de ses paroles : Rabbi, Rabbi ? Ce coeur dont le diable avait pris possession ne recule devant aucune fausseté aucune bassesse. Sinistre tableau de ce dont est capable l'homme entraîné par Satan, et cela même après avoir été trois ans dans la compagnie de Jésus ! Le Psaume 55 annonce la traîtrise de Judas (v. 12 ...). Passé en proverbe populaire, son baiser est la comble de la perfidie.

Alors se réalise la prophétie d'Esaïe : "Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n'a pas ouvert sa bouche" (Esaïe 53, 7). S'il prononce une parole, ce n'est que pour souligner l'accomplissement des Ecritures (Marc 14, 48 & 49), et dire à cette troupe menaçante qu'il n'était nul besoin des armes.

L'épisode du coup d'épée qui emporte l'oreille de Malchus montre à quoi peuvent conduire les meilleures intentions (Jean 18, 10 & 11). Employer une arme humaine en prétendant aider Jésus à se défendre, n'était-ce pas priver d'écoute un de ceux pour lesquels il allait demander le pardon de Dieu (Luc 23, 34) ? Une seule parole : "C'est moi" suffisait pour les renverser tous (Jean 18, 6). S'il l'avait réclamée, une armée d'anges lui aurait été fournie par le Père (Matthieu 26, 53).

L'épisode du jeune homme enveloppé d'une toile de lin qui s'échappe tout nu pendant que Jésus est arrêté symbolise une religion sans réalité, couverture légère disparaissant dès les premières difficultés.

Jésus est ensuite amené au souverain sacrificateur. Il fait nuit, et cette activité nocturne correspond à la nature morale de ceux qui en sont les acteurs : "Quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient réprouvées" (Jean 3, 20). Les chefs des Juifs vont s'unir pour leur sinistre besogne, puis s'associeront encore à Hérode et Pilate pour accomplir, à leur insu, ce que Dieu avait décidé d'avance (Actes 4, 27 & 28). Ils sont les jouets de Satan, mais cela ne diminue en rien leur responsabilité. Pierre le leur dira plus tard : "Vous avez renié le Saint et le Juste ... vous avez mis à mort le Prince de la vie" (Actes 3, 14 & 15). Mais Pierre, pour le moment, suit de loin et cela le conduira au reniement.

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