11 octobre

La toile

A un étalage de tissus du petit marché auquel je me rends régulièrement, le client peut acheter un mètre de drap blanc pour cinq francs seulement. Imaginez qu'un peintre d'avenir, mais désargenté, vienne acheter un bout de ce drap pour en faire un tableau ... Quelle valeur prendra-t-il en quelques années ! En 1990, une toile de Van Gogh, Le portrait du docteur Gachet, s'est vendue en moins de trois minutes pour 82.5 millions de dollars. Pourtant, ce n'est qu'un morceau de tissu avec un peu de peinture !

Qu'est-ce qui fait la différence entre le drap, si peu cher, et le tableau qui en résulte ? C'est le génie de l'artiste. Eh bien, dans l'artiste reconnaissons Dieu, notre sage et puissant créateur. Nous ne valions vraiment pas grand-chose dans notre état initial "car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans le mal et dans l'envie, haïssables, nous haïssant l'un l'autre" (Tite 3, 3). Mais le travail que notre Seigneur a accompli et qu'il poursuit en nous, nous donne cette immense valeur à laquelle il nous estime.

Ne méprisons pas l'oeuvre de Dieu ; ce n'est pas parce que je n'apprécie pas telle forme d'art que les tableaux relevant de ce courant ont moins de prix ! Le travail que Dieu fait en mon frère lui donne une valeur que je dois toujours essayer de discerner, sans oublier qu'il est "le frère pour lequel Christ est mort" (1 Corinthiens 8, 11).